Si l’on connait les chasseurs d’orages, il existe un autre type de chasseur d’images plus méconnu : les truckspotters. Ces photographes amateurs traquent les plus beaux camions qui sillonnent les routes de France et d’Europe. Ils se postent dans les stations-service ou sur les aires de repos et les ponts des autoroutes afin de capturer les géants de la route. Puis, ils publient leurs photos sur les réseaux sociaux. Pour ces observateurs, les 24 Heures Camions constituent un événement à ne pas manquer avec plus de 230 camions exposés. C’est aussi l’occasion rêvée d'aller à la rencontre des chauffeurs et des sociétés de transport pour discuter décoration et mécanique. « On ne sait plus où donner de la tête tant il y a de belles machines », explique Jean-Baptiste Gaudin. Ce truckspotter âgé de 19 ans et originaire des Deux-Sèvres vit sa meilleure vie dans les allées de la Pro Truck Expo. Cette exhibition située dans le Village permet de découvrir des mastodontes hors normes. Nom, modèle, caractéristiques, les « gros-culs » n’ont plus de secret pour lui.

Les yeux rivés sur les Volvo

Sa passion du truckspotting est survenue il y a trois ans lorsque ses parents lui ont acheté un magazine France Routes afin de marquer la fin de l’année scolaire. « Je l’ai lu et relu, c’est comme ça que je me suis pris de passion pour les camions », se souvient celui qui compte 63 800 abonnés sur Instagram.

Lors de cette 38e édition des 24 Heures Camions, Jean-Baptiste portera une attention particulière sur les modèles de la marque Volvo. « C’est mon constructeur de prédilection. J’adore les formes du FH5. Beaucoup de truckspotters ne jurent que par les Scania. Je n’aime pas faire comme tout le monde », glisse celui qui exerce la profession de préparateur de commandes. Le camion le plus attendu par Jean-Baptiste c’est le Volvo du chauffeur suisse Armin Zurkirchen. « Sa déco jaune beurre frais et rouge est très jolie et originale. De plus, il possède une configuration qu’on ne croise pas sur nos routes, car sa cabine est haute, il est équipé d'un pare-buffle et d'une belle rampe de phares installée sur le toit et l’intérieur de la cabine est très travaillé. »

Une mise en lumière

Les chauffeurs routiers et les sociétés de transport voient le truckspotting d’un bon œil parce qu’il met en lumière le monde de la logistique et du transport routier, un secteur essentiel de notre économie. « C’est très positif, car ça permet de faire vivre le métier et de toucher le grand public grâce à nos publications. Nous redorons le blason de la profession de chauffeur routier qui n’a pas toujours eu bonne presse », analyse-t-il.
Le truckspotting repose également sur une communauté qui possède ses codes et usages. Ces passionnés n’hésitent pas à partager leur technique et les camions qu’ils ont repérés entre eux. Il existe entre eux une saine concurrence qui tient plutôt de l'émulation. « J’avais été le premier à spotter le Scania 540 S de la société de transport TF17 et mes photos avaient tourné dans le milieu », se souvient celui qui consacre jusqu’à 3 h 30 par semaine au truckspotting.  « Un bon truckspotter fait ça par passion. C’est aussi quelqu’un qui salue systématiquement le chauffeur du camion qu’il photographie ou qu’il filme. En bref, toutes les bonnes valeurs humaines », souligne Jean-Baptiste.

En somme, les truckspotters trouvent de la beauté dans les plus petits détails des camions et partagent leur fascination pour les poids lourds à travers les réseaux sociaux. Si vous croisez un truckspotter sur le circuit Bugatti ou au bord de la route, prenez le temps de discuter avec lui, vous pourriez être surpris par sa passion et ses connaissances de ces géants de la route.