Quelle est l’importance des 24 Heures Camions dans votre saison ?

« Alors que nous approchons de la fin de la saison, c’est très important. Nous pouvons espérer un bon résultat, car cela se passe bien pour nous ces derniers temps. Le Bugatti est également mon circuit préféré. J'adore venir ici, j'adore l'ambiance et l'agencement du circuit. C'est juste génial ! »

Vous semblez chez vous sur le circuit Bugatti. Quel est votre secret pour bien performer au Mans ?

« Je pense que le circuit correspond à mon style de pilotage et à ma façon de régler le camion. J’aime la douceur de sa surface, la fluidité des virages, la disposition des vibreurs et qu’il n’y ait pas beaucoup de marqueurs des limites de piste. Nous pouvons donc piloter notre camion comme on pourrait le faire normalement avec une voiture de tourisme, avec deux roues à l’intérieur des lignes blanches et ça rend le pilotage très amusant. »

Vous comptez un nombre impressionnant de 17 victoires cette saison, contre trois pour votre plus proche adversaire, Jochen Hahn. Comment expliquez-vous une telle domination ?

« Nous avons une très bonne compréhension du camion, des pneus et des réglages. Nous savons que ce que nous devons changer pour être performants sur chaque circuit. Nous sommes également parvenus à maximiser l’adhérence du camion en intervenant sur les essieux, les ressorts, les amortisseurs et la pression des pneus. Et nous avons trouvé les bons réglages pour la pluie. C’est d’ailleurs sous ces conditions que nous avons signé nos plus belles victoires cette saison. »

Les courses de camions nécessitent un équilibre entre agressivité et prudence. Comment trouvez-vous ce juste dosage pendant une course ?

« Ce n’est pas facile, mais l’expérience aide. Cela fait maintenant 12 ans que je participe à des courses de camions, j'ai donc beaucoup appris. J'ai également beaucoup appris sur mes rivaux et leur comportement habituel. De toute évidence, être plus rapide que vos adversaires cela aide beaucoup, car vous pouvez effectuer des manœuvres moins risquées, réaliser des dépassements nets en sortie de virage et cela vous évite de plonger au freinage. »

À quel point est-ce amusant de piloter ces camions surpuissants ?

« C'est génial de piloter ces camions. J'aime le fait qu'il n'y ait pas d'aides à la conduite comme l'ABS ou l’antipatinage. Cela vous oblige à être très doux et prudent. J'aime aussi le fait qu'ils soient à traction arrière et qu'ils soient très puissants. Alors oui, c’est très amusant à piloter ! Tant mieux parce qu'avec quatre courses par week-end, nous passons beaucoup de temps en piste. »

Quelle est la différence la plus significative entre piloter un camion de course et conduire un camion sur la route au quotidien ?

« Piloter un camion sur un circuit et en conduire un sur la route, ce sont deux choses différentes. Cela nécessite de tout autres compétences. Quelqu’un qui conduit bien sur la route pourrait être perdu sur un circuit, surtout lorsqu'il s'agit de réaliser le meilleur temps au tour. »

Comment voyez-vous l’avenir du transport routier, en termes de technologie, de durabilité et d’impact environnemental ?

« Je ne crois pas que l’électrique fonctionnera pour les camions. Le poids des batteries et leur courte autonomie constituent des obstacles. Pour les voitures personnelles, je pense que l’électrique est une bonne chose, mais pas pour les camions. Je pense donc qu’il faut une autre technologie pour le transport commercial. Peut-être l’hydrogène. Cela me semble plus logique, mais cela va prendre plusieurs années encore. »