Truck show des 24 Heures Camions : le Grand Chelem suisse
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Truck show des 24 Heures Camions : le Grand Chelem suisse

Trois camions avaient fait le déplacement de Suisse pour participer au Truck show des 24 Heures Camions. Bilan, ils repartent avec trois coupes ! Rencontre avec trois hommes bien différents, mais aussi mordus les uns que les autres.

A tout seigneur tout honneur, commençons par le grand vainqueur du Best of the Best of Show, le Scania 590 S de la société Müller – déjà grande gagnante en 2023 avec Indiana Jones –, conduit et bichonné par Michael Hunziker, qui s’impose. Ce porteur-remorque paré de la livrée « double vert » chère à l’entreprise porte cette fois l’effigie de Shania Twain. Et bien sûr, le thème est travaillé au maximum avec détails léopard et feuille d’érable jusque dans les feux, hauts-parleurs extérieurs… diffusant la musique de la chanteuse bien sûr, extraits de paroles. Ce travail d’orfèvre est à mettre au crédit de trois sociétés. La maison suisse Stingray a signé l’effigie de la star de la musique country. Son compatriote Urs Christen s’est chargé des couleurs. Quant à l’intérieur et aux détails extérieurs (tôles, décors spéciaux…), ils sont l'œuvre de l’italien Enjoy driving. Comme ses prédécesseurs titrés au Mans Indiana Jones et Mohammed Ali (on a demandé de leurs nouvelles, ils vont bien tous les deux et sont toujours en activité), Shania Twain se consacre au transport de fruits et légumes, pour le plus grand plaisir des clients. « Ils aiment voir de beaux camions chez eux, et puis ça leur inspire confiance pour le soin qu’on prendra de leurs marchandises », explique Michael Hunziger. Bien sûr, la belle fait aussi tourner les têtes des passants. « C’est un plaisir et un honneur de conduire un aussi beau camion, et aussi une marque de confiance de la part de mon patron. Recevoir ce prix est une grande chance. J’ai du mal à me retenir de pleurer… » Cette confiance, il en est plus que digne. Témoin l’état impeccable dans lequel il a présenté son camion. « C’est un vrai fou, assure Christophe Bigler, l’un des autres concurrents suisses qui joue gentiment les interprètes. Il lave son camion à chaque pause. Et il faut savoir qu’un lavage normal hors exposition lui prend quatre heures ! »

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C’est un beau roman, c’est une belle histoire

Sur la passion qui rend un peu fou, Christophe, instituteur de son état, en connaît pourtant un rayon. Son histoire avec son Peterbilt 377 ressemble à un roman d’amour. Vous savez, le genre d’histoire où un homme aperçoit une inconnue dans un restaurant et annonce que, un jour, il l’épousera. « Ce camion, raconte-t-il des étoiles dans les yeux, je le connais pour ainsi dire depuis son importation en Suisse, neuf, en 1994. Je me souviens d’une fois, en juillet 2001; j’étais à l’armée, au volant d’un camion militaire. A l’époque, il était tout blanc et transportait du lait, attelé à une citerne deux essieux. Je me revois accélérant autant que je pouvais pour prendre suffisamment de champ et arriver à le photographier avec mon petit appareil pourri. Le chauffeur était écroulé de rire. »

Il faut dire que son premier coup de foudre pour les camions américains ne date pas d’hier. « C'était à l'occasion d'un voyage à New York avec mes parents ; je devais avoir 8 ou 9 ans. On est passé devant un théâtre qui déménageait. Il y avait là une petite armée de camions… américains, bien sûr. Je suis tombé en arrêt devant eux. Un chauffeur, voyant mon émerveillement, m’a fait monter dans une cabine. J'ai été marqué à vie. » Ensuite, c’est le parcours classique: lecture assidue de France Routes, collection de miniatures (il en a aujourd’hui plus de 3 500), visite d’expositions… Et il profite donc de son service militaire pour passer le permis poids lourd.

Quelques années plus tard, le hasard qui fait bien les choses les rapproche sérieusement, son « Pete » et lui. « Il avait été racheté par des Gitans installés à côté de chez moi. Là, j’ai eu plusieurs fois l’occasion de monter dedans. Et un jour, je ne sais pas ce qui m’a pris, j’ai dit au propriétaire que, si d’aventure il le vendait, j’étais preneur. » Evidemment, trois semaines plus tard, coup de téléphone. Le camion est à vendre. « J’étais partagé entre la joie et l’angoisse. Dans quoi allais-je me lancer ? » D’autant que la peinture – d’origine – a un besoin urgent d’être refaite. N’est-ce pas l’occasion de réaliser son rêve de toujours, un camion décoré ? Depuis le temps qu’il y pense, il l’a bien en tête. Reste à trouver l’artiste capable de donner corps au fruit de son imagination. Ce sera finalement Alain Pluquet. « Il a réalisé mon rêve. Je ne pourrai jamais assez le remercier. Au-delà de la qualité de son travail, l’échange entre nous, son écoute ont été extraordinaires. » Son émotion quand il l’évoque est visible. Comme celle de remporter la toute première victoire de leur histoire ici, au Mans. « On peut dire ce qu’on veut, mais Le Mans a une réputation mondiale. Et le public est incroyable. » Des projets pour la suite ? Il va continuer avec ce camion. « C’est un camion pour la vie. »

 

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En famille

Le troisième Suisse de cette histoire s’appelle Christian Lachat. Il termine troisième dans la catégorie des camions américains avec un Peterbilt 379 de 2000 qu’il a acheté au Canada, à l’état d’épave, il y a dix ans.
Pour lui, le camion, c’est une affaire de famille. Son père était transporteur routier. Comme tant d’autres, la passion l’a pris tout jeune, alimentée par la lecture de France Routes. Lui-même a roulé 18 ans à son compte – dont 15 au volant d’un américain. « Quand mon camion a été trop vieux, il n’était pas tenable financièrement d’en racheter un pour travailler. Alors je suis retourné dans le salariat et j’ai acheté celui-ci pour me faire plaisir. » Un plaisir partagé en famille, puisque les cinq ans de travaux qu’on nécessité la restauration, il les a faits en grande partie avec son père (hélas disparu juste un peu trop tôt pour avoir le bonheur de rouler à son bord). « Et c’est ma sœur qui a réalisé toute la sellerie, alors que ce n’est pas du tout son métier. » Le personnage respire la joie de vivre, le goût des bonnes choses, la chaleur humaine. Le Mans, il adore. « Une année, ici, j’ai fait une fondue pour 60 personnes ! » L’année prochaine, c’est déjà prévu, il reviendra… avec un ami Canadien féru de courses de camions pour lui faire découvrir la manière européenne. Et partager encore de bons moments.

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